Le sol étant la clé de voûte du jardinage, il doit être l’objet de toutes les attentions. La terre est un organisme vivant qui repose sur un équilibre fragile entre végétaux, minéraux, bactéries et animaux. Apprenez-en plus sur le sol pour mieux en prendre soin!
Petit glossaire de la terre
Amender: ajouter une substance dans la terre pour améliorer sa structure ainsi que ses propriétés chimiques et biologiques.
Ameublir: fragmenter la terre pour permettre aux semis et aux racines de jeunes plantes de se développer.
Arable: couche supérieure du sol suffisamment fertile pour être cultivée.
Assolement: répartition des cultures sur plusieurs parcelles.
Battance: tassement de la terre dû au battement de la pluie ou à l’arrosage en pluie.
Binage: aérer la couche superficielle du sol avec une binette.
Binette: outil utilisé pour déraciner les mauvaises herbes, creuser, niveler ou tracer des rangées pour un potager.
Butter: accumuler de la terre le long des tiges de certaines plantes pour les maintenir, les protéger des gelées et leur permettre de créer d’autres racines.
Chauler: amender la terre avec de la chaux pour en réduire l’acidité.
Grelinette: fourche en forme de «U» qui permet d’ameublir le sol sans le retourner.
Jachère: terre en repos pour permettre la reconstitution de la fertilité du sol.
Jauge: tranchée peu profonde dans de la terre ou du sable dans laquelle on dispose les jeunes plants en attendant la plantation.
Paillis: matériau naturel qui maintient l’humidité de la terre autour des plantes.
PH: mesure de l’état acido-basique d’un sol.
Rotation des cultures: alternance de différentes cultures sur une même parcelle.
Sarcler: enlever les mauvaises herbes à la main ou avec un outil.
Serfouette: petite pioche dont le fer est large et carré d’un côté et pointu de l’autre.
Substrat: le sol d’une plante.
Surfaçage: retirer de la terre en surface afin d’en remettre de la nouvelle.
Terreau: mélange de terre et de matières organiques conçu pour un usage déterminé (semis, rempotage, plantation, etc.).
Tourbe: matière spongieuse issue de la décomposition de végétaux dans l’eau de marécages.
Préparer le potager pour l’hiver
Une fois la belle saison terminée, c’est le temps de récolter vos derniers légumes et fines herbes, puis de préparer la terre de votre potager pour le printemps suivant. Ne retournez jamais la terre en profondeur, car vous risqueriez de détruire le précieux écosystème qui s’y est développé.
Aérez plutôt délicatement en surface avec une grelinette. Vous pouvez incorporer de la chaux dans les couches supérieures du potager si les parcelles que vous cultiverez au printemps en ont besoin. Après avoir désherbé, couvrez votre potager de compost et/ou de paillis organique (le bois raméal fragmenté – BRF est idéal) ou fabriquez-le avec tous les résidus verts de votre jardin que vous avez sous la main (feuilles mortes et résidus de culture potagère indemnes de maladie).
Les légumes vivaces comme l’ail, la rhubarbe et les asperges ont particulièrement besoin de cette couche supplémentaire d’isolation pour protéger leurs racines du froid.
Le retour de la couche froide
La couche froide est un coffrage de bois couvert d’une vitre ou d’un plexiglas incliné faisant office de mini-serre qui se réchauffe passivement avec les rayons du soleil. Autrefois, on la fabriquait assez simplement avec un châssis de fenêtre fixé avec des pentures. Placée de préférence face au sud ou au sud-ouest, la couche froide permet d’acclimater les semis aux conditions extérieures tout en les préservant du gel au début du printemps.
Aujourd’hui, on redécouvre les avantages de la couche froide pour protéger nos potagers des aléas du climat québécois. Dès le mois de mars, la température nocturne supérieure à zéro permet d’y faire pousser ses semis en toute tranquillité. On peut aussi l’utiliser en automne pour prolonger la durée des récoltes.
Réussir son désherbage
Désherber régulièrement votre potager est une règle incontournable pour éviter les problèmes. En effet, les mauvaises herbes prennent la place de vos récoltes et en diminuent donc la production. Par ailleurs, elles peuvent contribuer à faire proliférer les insectes, les champignons et les maladies.
Comment éliminer les mauvaises herbes efficacement?
Effectuer un désherbage manuel dès l’apparition des mauvaises herbes reste la meilleure méthode, car cela vous assurera d’arracher toutes leurs racines. Procédez lors d’une journée chaude et ensoleillée, et utilisez une binette pour griffer la terre. Les mauvaises herbes arrachées sècheront ensuite au soleil. Les plus récalcitrantes peuvent aussi être ébouillantées avec une solution faite d’eau bouillante et de vinaigre.
Comment prévenir la réapparition des mauvaises herbes?
Appliquez une couche de paillis de 2 à 4 cm (de 3/4 de po à 1 1/2 po) après la plantation des végétaux. Le paillis a le double avantage de garder votre terre humide tout en privant les mauvaises herbes de la lumière dont elles ont besoin pour pousser. La toile géotextile, quoique moins écologique, fait aussi très bien l’affaire. Enfin, pensez aux engrais verts comme le trèfle, la luzerne ou la moutarde qui, semés dans votre potager, empêcheront les mauvaises herbes de pousser tout en enrichissant le sol.
Réaliser une analyse de sol
Rien de tel que de connaître exactement le pH de notre sol pour que nos fruits et nos légumes poussent mieux! Un pH bas témoigne d’un sol acide qui nécessitera l’ajout de chaux, alors qu’un pH élevé suggère un sol alcalin qui nécessitera l’ajout de soufre. Il est également important de mesurer la teneur en azote (N), en phosphore (P) et en potassium (K) du sol afin de recommander un apport de compost ou d’engrais.
Pour une évaluation optimale, vous trouverez en jardinerie des trousses d’analyse contenant un sac, une feuille d’explication et un questionnaire. Rapportez-les à la jardinerie pour obtenir des résultats précis vous indiquant exactement les amendements à apporter à votre potager. Il existe aussi des trousses pour faire l’analyse soi-même, mais dont les résultats sont plus hasardeux à bien interpréter. Il est recommandé de faire une analyse du sol de son potager tous les deux ou trois ans.
La révolution du bois raméal fragmenté (BRF)
Découverte par des chercheurs québécois dans les années 70, la technique encore toute jeune d’amendement du sol propose une vraie révolution verte! En effet, il semblerait que l’utilisation du bois raméal fragmenté (BRF) s’avère aussi efficace, sinon plus, que le compost pour améliorer à long terme la fertilité du sol. Le BRF est un mélange de copeaux issus du déchiquetage des rameaux d’arbres feuillus (rameaux dont le diamètre est inférieur à 7 cm – 2 3/4 po).
Ces derniers renferment 75% des nutriments nécessaires à la croissance de l’arbre. Une fois en contact avec le sol, ils lui transmettent leur énergie nourricière et activent les processus biologiques responsables de la transformation du sol en riche humus de type forestier. On utilise le BRF peu après le broyage des rameaux, à l’automne ou au début du printemps, et on l’incorpore à la couche superficielle du sol.
On peut aussi déposer le BRF au pied des arbres et des arbustes fruitiers. Vous pouvez vous en procurer en consultant la liste des détaillants sur le site Web de Raméa (paillisramea.ca).
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